Posts tagged ‘Roman’
Échos de lecteurs : le lac de nulle part, de Pete Fromm
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Véronique nous parle de
Le Lac de nulle part
Pete Fromm
Editions Gallmeister
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« Une dernière aventure ?» a demandé leur père à Trig et Al, frère et sœur jumeaux d’une trentaine d’années, alors qu’ils ne l’ont pas vu depuis deux ans. Un mois à sillonner les lacs du Canada, comme autrefois lorsqu’ils étaient enfants, lorsqu’ils partaient à quatre avant la séparation de leurs parents. Excités et intrigués, les jumeaux se laissent convaincre, alors que le mois de novembre est déjà bien entamé, et que leur père, toujours méticuleux dans la préparation de ses raids en kayak, leur semble un peu bizarre, étourdi…
Très rapidement, les tensions s’installent, entre réalités du terrain et des souvenirs qui refont surface…
Plongez dans la nature sauvage, le froid de l’hiver canadien, les secrets des randonneurs du froid, mais aussi dans les secrets de famille, les rapports familiaux si intenses et parfois si compliqués.
Un roman à la tension croissante, qui ne nous lâche qu’aux dernières pages, bien contents d’être installés confortablement !
Si l’écriture de Pete Fromm vous a plu, découvrez aussi « la vie en chantier », son précédent roman.
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Échos de lecteurs : La Félicité du loup, de Paolo Cognetti
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Pour fêter l’arrivée de l’été, un roman d’hiver et de montagne !
Pierre nous parle de
La Félicité du loup
Paolo Cognetti
Editions Stock
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L’hiver, au val d’Aoste, Fausto, écrivain, rencontre Sylvia, artiste, dans l’unique restaurant du village, « Au Festin de Babette ». Il est cuisinier, elle est serveuse.
Ils ne se promettent rien, vivent leur amour au jour le jour, tous deux rêvent d’ailleurs. Au printemps Sylvia partira encore plus haut, travailler dans un refuge au pied du glacier Félik, Fausto accompagnera une équipe de bûcherons pour faire une fois encore la cuisine. Ses jours de repos il monte au Félik.
Petits chapitres courts, langue ciselée à la perfection, Paolo Cognetti raconte la beauté de la montagne, ses mystères. Il dit aussi les hommes et les femmes qui y vivent, la rudesse de l’hiver, la dureté du quotidien. Et la félicité du loup… Un roman admirable qu’on quitte à regret… Coup de cœur !
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Échos de lecteurs : Un long, si long après-midi, de Inga Vesper
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Véronique nous parle de
Un long, si long après-midi
Inga Vesper
Editions La Martinière
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1959, dans un quartier chic et résidentiel de Los Angeles, des femmes au foyer un peu désœuvrées s’occupent comme elles le peuvent pour combattre l’ennui des journées identiques. Au milieu d’elles, Ruby, une jeune femme noire, vient faire le ménage de leurs luxueuses maisons. Elle est bien sûr priée de rester à sa place de domestique, sauf par Joyce, une jeune maman plus ouverte, que l’on sent plus fragile, avec des failles, qui la considère presque comme une amie.
Un après-midi, à l’arrivée de Ruby, Joyce à disparu, la cuisine est pleine de sang. le bébé hurle dans son lit, et la fillette de 4 ans est traumatisée. Ruby donne l’alerte, mais la voisine trop empressée et la police sont déjà convaincus de la culpabilité de Ruby. Normal, c’est une femme de ménage noire…
Sauf que le lecteur, par le bien d’un récit à plusieurs voix, dont celle de Joyce, sait dès le début qu’il n’en est rien. L’enquête commence, confiée à un inspecteur au passé entaché d’une faute professionnelle, Mick Blanke…Le résumé m’attirait, les critiques mentionnant les similitudes avec les romans « Alabama, 1963 » ou « la couleur des sentiments », ou même la série « Desperate Housewives », ont achevé de me convaincre.
Tout y est : la lutte pour le droit des Noirs, pour le droit des femmes, le climat de ces années traversées par les luttes raciales (mais sont-elles terminées ?), le suspense de l’enquête, les rebondissements, l’atmosphère étouffante du racisme latent, les protagonistes aux personnalités fouillées… Aucun n’est sans reproche, tous pourraient avoir un motif à cette disparition.
J’aime découvrir des premiers romans, et celui-ci m’a ravie : une nouvelle écrivaine anglaise à suivre !
Coup de cœur !
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Échos de lecteurs : Numéro Deux, de David Foenkinos
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Pierre nous parle de
Numéro Deux
David Foenkinos
Editions Gallimard
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« Numéro deux », raconte l’histoire de Martin. Enfant il fut pressenti, alors que rien ne l’y prédestinait, pour incarner Harry Potter au cinéma. Entre joie excitation et raison il passera le casting, pour au final arriver en concurrence avec un seul acteur : Daniel Radcliffe.
Après avoir échoué si près de la ligne d’arrivée, la vie de Martin sera à jamais bouleversée. Le sentiment qu’on lui a volé sa vie, mêlé à celui d’être un loser ne cessera de le hanter. Sentiment exacerbé après chaque sortie de livre et chaque nouvel opus cinématographique. Impossible en effet d’échapper à la folie Harry Potter qui s’empare alors de la planète. Harry Potter et son acteur fétiche ne cesseront années après années de venir agresser Martin, au point qu’il arrêtera ses études pour devenir gardien, au Louvre. Au moins là est-il un anonyme, au milieu d’autres anonymes.
David Foenkinos analyse finement la malédiction d’être le numéro deux, d’être celui qui est condamné à vivre dans l’ombre du numéro un, celui qui a été choisi, celui qui est parvenu jusqu’au bout. Martin accumule les échecs, professionnels, amoureux, familiaux, jusqu’au final, surprenant et touchant à la fois, qui le délivrera de cette malédiction. Harry Potter, Daniel Radcliffe, J.K. Rowling traversent le roman. Comme toujours avec David Foenkinos, l’écriture est simple, précise, il n’y a rien de trop. Les personnages sont profondément humains avec leurs failles, leurs doutes, leurs richesses…
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Échos de lecteurs : Fille A, d’Abigail Dean
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Véronique nous parle de
Fille A
Abigail Dean
Editions Lattès
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Aux yeux du monde, Lex Gracie est la Fille A. Celle qui s’est échappée à quinze ans de la Maison des Horreurs où ses parents la séquestraient avec ses frères et sœurs.
Elle n’a plus jamais cessé de fuir depuis, mettant un océan entre elle et ses souvenirs. Mais lorsque sa mère meurt et la nomme exécutrice testamentaire, Lex ne peut plus esquiver. Il lui faut décider du sort de la Maison des Horreurs et obtenir l’accord des siens – ce qui signifie les retrouver, se replonger dans le passé qu’ils ont partagé et découvrir qu’ils en restent tous prisonniers.
Comment se remettre d’une telle enfance ? d’un tel traumatisme ? A travers les parcours des membres de la fratrie, certains ont choisi la fuite, d’autres l’évitement, le déni… Que faire de la honte, du sentiment de culpabilité ? Y a-t-il une meilleure manière de tourner la page, de se reconstruire ?
Un premier roman qui percute son lecteur, une fin qui interroge, et laisse une trace pour longtemps…
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Échos de lecteurs : La décision, de Karine Tuil
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Pierre nous parle de
La Décision
Karine Tuil
Editions Gallimard
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« La Décision », est un livre coup de poing.
La narratrice, Alma Revel, est juge d’instruction au pôle antiterroriste. On la suit dans son travail, dans son quotidien, dans ses pensées. La violence, la haine, le mépris, elle les subit tous les jours dans son bureau. Les insultes et les menaces de mort font partie de son quotidien. On la suit dans ses interrogatoires.
Elle interroge Kacem, arrêté en Turquie, de retour de Syrie avec sa femme, une portugaise rencontrée sur les réseaux sociaux. Les deux jeunes se sont mariés sans le consentement de leurs parents respectifs, ils sont partis rejoindre « un pays musulman », pour vivre selon les préceptes de l’islam. En fait ils sont pris en charge par Daech.
Aux questions de la juge, Kacem oppose toujours le même calme. Il est parti, oui, mais il s’est trompé. Daech sont des assassins, jamais il ne ferait des trucs pareils, il a été abusé, c’est pourquoi lui et sa femme sont revenus en France. Il ne veut que trouver un boulot et vivre avec sa femme et sa fille, tranquillement, sans faire de mal à personne.
Le style est factuel presque télégraphique. Pas de fioritures, mis à part les questionnements intimes d’Alma Revel sur le sens et la subjectivité de toute décision. La vie pleine de doutes, de questionnements, de peurs, de dégoût d’Alma bascule quand elle entame une liaison avec Emmanuel, un fringant avocat, défenseur de… Kacem. Car oui, le mariage de la juge bat de l’aile, son couple n’est plus ce qu’il était. La lassitude, l’ennui, l’éloignement ont eu raison de l’amour. Mais voilà, Emmanuel défend Kacem, les cloisons que la juge avait si soigneusement bâties entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle prennent l’eau…
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Rencontre littéraire : Pierre-Olivier Lombarteix
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Samedi 27 novembre
à 10h00
nous aurons le plaisir de recevoir
Pierre-Olivier Lombarteix
romancier, essayiste et éditeur.
Il viendra nous parler de son travail d’écrivain,
mais aussi de son activité d’éditeur
et de directeur de collection
pour Chien Rouge et La Bouinotte.
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Entrée libre et gratuite
Passe sanitaire demandé à l’entrée de la médiathèque
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Si vous souhaitez connaitre un peu plus l’œuvre de Pierre-Olivier Lombarteix,
nous tenons à votre disposition plusieurs exemplaires
de ses romans et autres écrits.
La liste est en ligne sur notre catalogue en suivant le lien ci-dessous :
Bibliographie de Pierre-Olivier Lombarteix
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Le Café-Lecture confiné part en Italie…
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Liliane a lu
Une saison douce
de Milena Agus
éditions Liana Levi
Dans un petit village de Sardaigne déserté par les jeunes, la vie s’écoule très monotone, parmi les champs d’artichauts et les mauvaises herbes. Il n’y a plus d’école, plus de maire, plus de jeunes, le train ne s’y arrête plus…
Puis un jour, débarque une poignée de migrants accompagnés d’humanitaires. Les villageois sont vent debout contre ces étrangers et veulent les chasser. Les migrants sont très déçus par cette Europe qu’ils étaient loin d’imaginer ainsi. Ils s’installent dans une bâtisse abandonnée et, peu à peu, les femmes sardes se hasardent sous de menus prétextes à aller à la rencontre de ces gens encore plus démunis qu’eux.
Un élan de solidarité, une complicité, un espoir, vont naître. Ensemble, ils redonnent vie au village, partagent de beaux moments…
Un roman empreint de tolérance, d’humour, d’humanité, avec une belle écriture, bien traduite.
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D’autres titres de Milena Agus sont disponibles à la bibliothèque :
- Mal de pierre ( ❤ ), ainsi que son adaptation en film, par Nicole Garcia
- Quand le requin dort
Vous pouvez réserver vos prochaines lectures
directement en ligne sur notre catalogue
https://mediatheque-deols.c3rb.org/
N’oubliez pas de vous connecter d’abord à votre compte, avec votre nom de famille et votre date de naissance.
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Le Café-Lecture confiné
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Liliane a lu
Poupées
d’Éléonore Pourriat
Editions Lattès, 2021
Dans les années 80, Joy et Stella, deux adolescentes, deviennent amies. Elles partagent tout : le look, leur passion pour David Bowie, les soirées Dallas avec la grand-mère de Joy, les nuits à faire le mur pour aller danser, les vacances à Long Island…
Pourtant, après deux ans d’amitié proche de l’amour, Stella rompt brutalement sans donner d’explications. Joy n’aura de cesse de chercher la raison de cette rupture. Elle la découvrira trente ans plus tard…
Un beau roman qui ne laisse pas indifférent, et une superbe écriture.
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Le Café-Lecture confiné découvre une autre facette de Nadine Monfils
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Pierre a lu
Le Souffleur de nuages
Nadine Monfils
Fleuve Editions
Un roman qui change, qui étonne.
Un roman presque qui détonne dans l’œuvre de Nadine Monfils. Souvent ce que j’ai lu d’elle est assez décalé, d’un rythme rapide, avec des personnages hors norme, dans des situations hors du commun. Il y a chez elle une verve, une inventivité du langage, l’argot y a souvent une jolie place.
Ici, rien de tout ça. Le rythme serait même plutôt lent. Les personnages sont à priori ordinaires, quoique un peu atypiques tout de même.
Frank, un chauffeur de taxi célibataire à la vie monotone, rencontre Hélène. La vieille dame l’a appelé et l’attend devant la porte de sa maison. Elle part sans fermer la porte afin que tout le monde puisse se servir. La course durera quarante-huit heures ! Hélène est à la recherche de l’amour de sa vie, dont elle est sans nouvelles depuis plusieurs dizaines d’années. Hélène et Frank vont suivre des pistes, interroger des gens. Ensemble ils deviennent souffleurs de nuages à la poursuite de rêves un peu fous et pourtant essentiels.
Une écriture toute en retenue, en finesse. Un livre plein de poésie, des personnages remplis d’empathie. Un livre qui fait du bien sans tomber dans le sirupeux, la mièvrerie ! La vie et ce qu’on en fait, l’amitié, l’amour qui survit à tout ; autant d’interrogations que Nadine Monfils égrène dans ces pages sans jamais donner de réponse.
« Un poète, c’est une chaise à trois pieds, qui écrit avec ce qui lui manque, pour pouvoir s’asseoir pour l’éternité. » (p 46)
« J’aime que les mots soient comme des bonbons qu’on a envie de laisser fondre sur la langue du diable. Des mots à sucer, à rêver, à enfermer dans une boîte à malice. Juste pour le plaisir de les ressortir de temps à autre. Et de les faire rôtir au milieu d’un champ de pâquerettes. On a ses petits chouchous, ceux qu’on cajole les soirs de pluie quand le bleu du ciel n’est plus qu’un souvenir qui tapisse le cœur. Les mots qui donnent un air de fête à ce qui nous tue. Une façon de tirer la langue à la Faucheuse (p 46)